Encore une rencontre de blogueurs ou, plutôt, de faux blogueurs. Encore un complot pour me capturer. Toujours aussi courageux, j’y suis allé. Cette fois, j’espérais y rencontrer des alliés.
Je suis arrivé au bar à l’heure prévue, mais il n’y avait personne. Il faisait sombre. Pas de musique. Rien. C’était louche. Je me suis assis et j’ai gardé mon manteau et mes mitaines. Je devais être prêt à me sauver.
Un employé du bar, un démon dont les cornes dépassaient de sa petite tuque, passa à quelques pas de moi. Il parlait dans son émetteur-récepteur portatif accroché sur son épaule. Je n’ai pas entendu ce qu’il disait, mais je devinais très bien qu’il coordonnait leur plan. Un autre employé est passé quelques instants plus tard avec des seaux remplis de glaçons. Ils préparaient le cercueil réfrigéré pour transporter mon cadavre. D’ailleurs, il faisait déjà froid dans la pièce où je me trouvais et j’étais bien content d’avoir gardé mon manteau.
Après plus d’une demi-heure d’attente, de la musique se fit entendre et ils arrivèrent:
- Une lilliputienne tellement petite qu’elle devait prendre son verre de bière à deux mains
- Une télépathe qui tentait de camoufler sous sa chevelure la prise cybernétique qui la relie à son ordinateur
- Un faux blogueur tellement sûr de lui qu’il affirmait lui-même qu’il était faux et n’avait pas de blogue
- Une sorcière qui pouvait lancer du feu grâce aux runes magiques inscrites sur son poignet, et son acolyte
- Une grande intimidante avec sa petite bouteille de poison rouge sang
- Une bête velue qui bousculait tout sur son passage
- Un hybride qui essayait de me déconcentrer en me posant des questions sur mes romans
- Un être étrange qui devait sortir, car elle respirait trop d’oxygène à l’intérieur
- Une robotoïde tropicale sachant parler aux perroquets qui semblait s’adapter avec difficulté à notre climat hivernal
- Une agente dont le visage répulso-magnétique rendait difficile de la regarder dans les yeux
- Une créature à la stature costaude, à l’attitude guerrière et à la férocité amazonienne, bien déguisée en petite demoiselle fragile
- Une mutante sombre et bouclée qui m’épiait de loin
La soirée s’annonçait longue… Ne pas paniquer, c’est important. Pour survivre, il faut rester calme. J’ai donc fait ce que je fais le mieux. Je suis resté assis bien tranquille, immobile, sans dire un mot, et je les ai observés.
Ils m’encerclaient. La seule façon de m’échapper aurait été de sauter par la fenêtre, mais, du troisième étage, cela aurait pu être très douloureux. Je les entendais aussi comploter et parler de moi. Certains ne se cachaient pas pour dire qu’ils avaient même lu mon journal. Ils connaissent tout de moi. Leurs pièges sont savamment installés à des endroits improbables, comme ce faisceau lumineux pour me rendre rose ou ce plancher de danse surélevé pouvant faucher les jambes. Ce ne sont cependant pas les seules choses que j’ai constatées.
Ils n’étaient pas seuls.
Elle était là, elle aussi.
Pendant un moment, j’ai oublié qu’ils pouvaient s’attaquer à moi. J’ai oublié leur menace. J’ai oublié ce que j’étais venu faire ici. Il n’y avait qu’elle. Avec son regard intensément profond, son sourire magiquement irrésistible, son visage mémorablement féerique. Son aura était un coussin douillet, une vague crémeuse et enveloppante. Sa voix gazouillait des paroles comme les chants mélodieux de douzaines d’oiseaux multicolores. Un petit contact, un effleurement avec sa peau, dégageait plus d’énergie que la fusion nucléaire. Le temps s’était arrêté. Plus de tic-tac, seulement les battements de mon coeur.
Danger.
Oh non… Ça ne se passerait pas comme ça! Je ne me ferais pas ensorceler aussi facilement. Chaque fois qu’ils me l’envoient pour qu’elle s’attaque à mon point faible, je survis… et je deviens plus résistant. Plus fort. Plus solide.
Elle sentait bon aussi. Et il y avait quelque chose avec sa chevelure soyeuse. Et j’aurais voulu l’enlacer, la serrer contre moi…
Un piège! En la prenant dans mes bras, elle aurait aussitôt hérissé ses épines mortelles. J’aurais péri empalé sur elle. Une chance que j’apprends de mes erreurs!
C’était assez. J’ai aussitôt mis un terme à ma soirée. Faisant semblant de savoir danser pendant quelques secondes, j’ai fait quelques pas plus ou moins gracieux pour sortir du cercle en douceur. J’ai usé de tellement de finesse et de subtilité qu’ils n’ont rien vu. Et ils ne verraient rien de plus ce soir, puisque je me suis faufilé à l’extérieur.
Sans difficulté, je leur avais encore échappé. Je courais sur le trottoir, laissant le bar loin derrière moi.
Mais…. m’aurait-elle suivi?
Hé, pas ma faute moi si les bêtes ne savent pas danser!
Oh! Oh! Tu devras être très prudent quand tu la reverras, les séductrices sont les plus dangereuses…
Moi je suis qui dans ce que t’écris ?
L’amazone ?
😉
@ La bête: Je suis de plus en plus prudent. Et vous devriez l’être vous aussi
@ | Jas|: Bien essayé, mais je vous ai reconnue. C’est vous la cyber-télépathe toujours connectée à son ordi.
What about me?
@Nayrus: What about you? N’essayez pas de vous faire passer pour quelqu’un d’autre en parlant anglais. Vous étiez à la soirée et je vous ai déjouée vous aussi. Même s’il était difficile de vous regarder dans les yeux…
Il m’est arrivé de douter, mais ce billet est très convainquant, vous jouez un jeu très dangereux auquel je n’oserais pas me risquer!
Grande intimidante, hein ?! Haha ! Faudrait que tu songes à prendre la bête dans ton équipe d’espions. C’est un buveur de poison professionnel. Un allié de choix !! 😉
Vous comprenez pourquoi maintenant je n’y vais jamais?? Beaucoup trop dangereux tout ses bloggeurs!!
Heureuse de voir que vous y avez survécu…
😉
@V: Le but de mon journal est de montrer comment j’arrive à m’en sortir pour que des personnes comme vous puisse, à leur tour, oser.
@Cindylou: C’est inquiétant de se faire recommander des alliés par une Chose qui s’y connait en poison. Moi, je suis brave et sans peur. En vérité, vous ne m’intimidez même pas.
@KattyKane: Extrêmement dangereux, ces faux-blogueurs. Ils essaient de se faire passer pour une bande sympathique, amicale, divertissante, attachante et inoubliable. Mais nous savons que tout cela est faux. À éviter.
[…] Max DeB qui doit se […]