— Prwendrweu nou foto?
Un petit homme me regarde, son visage rouge crustacé à moitié caché par la palette de sa casquette démodée. Il accompagne ses paroles incompréhensibles en me tendant un appareil complexe et me pointe du bout du pouce une femme qui attend à deux pas, devant une fontaine. Son sourire étiré révèle des dents blanches fluorescentes.
C’est louche.
La femme ajoute quelques mots, mais je ne comprends pas plus ce qu’elle dit. Ce n’est pas normal puisque je connais quand même deux langues. Je réalise alors que ces paroles sont en réalité des incantations lucifériennes pour me transformer en zombie putréfié.
Je recule d’un pas.
L’homme allonge le bras vers moi, agitant son appareil près de ma figure avec insistance. Tellement près que j’arrive à lire les petits caractères sur le châssis.
« CANON »
Si je résiste à leur sorcellerie, ils m’exploseront la tête.
— Teu minoutse, plize.
S’il brandit son canon photonique à une si courte distance de mon visage, c’est probablement que le rayon destructeur a une portée réduite. En m’éloignant de quelques pas, je dépasserai la distance focale optimale du canon. Je pointe du doigt au hasard vers la gauche, et profite de cette diversion pour m’enfuir à la course vers la droite.
Mais ils ne sont pas seuls.
Une robotoïde avec des antennes en forme de grosses mèches de cheveux monte la garde. Dans sa cavité dorsale externe, elle transporte un arsenal militaire impressionnant. Une bouteille-grenade, un tank escamotable enroulé, la manche pendante d’une combinaison ignifuge ainsi qu’un chapeau-radar. Je change de trajectoire…
Mais ils sont aussi partout.
De faux touristes ralentissent mes déplacements sur le trottoir en simulant un intérêt pour l’architecture. Pendant que j’essaie de les contourner, des gouttes d’acide me tombent dessus pour me transpercer le crâne et liquéfier mon cerveau. Vous avez sans doute déjà remarqué ces condensateurs sulfuriques, greffés sur les édifices, d’où s’écoule le liquide corrosif. J’évite de longer les bâtiments.
Au coin de rue suivant, deux mutants consultent une carte pour déterminer leur prochaine cible.
Plus loin, un troupeau de soldats aux cheveux blancs se préparent à envahir ce quartier de la ville.
Un petit hybride avec un visage de chat et un récepteur à l’hélium accroché à son bras manifeste sa rage devant une victime fondue gisant à ses pieds.
Un peu partout, des agents de sécurité maintiennent le calme pour éviter que tout le monde s’enfuie en paniquant.
La saison estivale est la plus dangereuse. Je devrais rester chez moi.
Bon, va falloir soit faire appel au bon Dr conrad Murray soit arreter de fumer la moquette. A moinjs de virer Murray et fumer la moquette à 2 en cie des méchants klingdons
Heu, qu’est-ce que je disais ?